Entrevue souvenir avec Jacques Martel

26 novembre 2010

Votre Parcours ?

Je viens du Québec, je préfère dire Québec que Canada parce que la mentalité est différente. Je suis née à Montréal et j’habite la ville de Québec. J’ai une formation d’ingénieur électricien, j’aime le dire parce que cela surprend. Si je m’intéresse au domaine de la santé, c’est parce que j’ai eu des difficultés à ce niveau lorsque j’étais jeune. Je ressentais toute sorte de choses. J’avais le choix: soit que j’étais fou, soit qu’il y avait une réponse à ce que je vivais; j’ai opté pour la deuxième option et j’ai alors cherché ces réponses pendant de nombreuses années. De 1978 à 1988, j’ai fait de la vitaminothérapie, ce que l’on appelle l’approche orthomoléculaire, je me basais sur les travaux des psychiatres, chimistes et biochimistes, canadiens et européens et les recherches qui se faisaient dans ce sens, pour non seulement traiter la maladie, mais pour obtenir aussi une santé optimum. C’était plus la santé optimum qui m’intéressait que le fait de soigner des maladies.

C’est en 1988 que j’ai connu les ateliers de croissance personnelle. Cela a été pour moi une découverte tout à fait extraordinaire parce qu’enfin j’avais trouvé un moyen de guérir des blessures émotives afin que je me connaisse mieux moi-même, ce qui m’a été très utile, car il m’est parfois arrivé des situations, dans ma vie, ou dans ma vie de couple, où je n’arrivais pas à donner de réponses parce que je ne savais pas. Cela m’a permis d’être plus en contact avec qui je suis moi, sur ce que je ressens et ce que je veux. J’ai commencé à donner des ateliers de croissance personnelle dès 1988. Je suis aussi éditeur au Québec et l’auteur du Grand dictionnaire des malaises et des maladies qui s’est vendu à plus de 200,000 exemplaires (en 2010) et de deux autres livres dont ATMA, le pouvoir de l’amour, ce sont huit exercices absolument géniaux et ATMA et le cercle de guérison.

Comment vous définiriez-vous ?

Je me définis vraiment comme un psychothérapeute, quelqu’un qui travaille avec les émotions, sauf qu’au Québec, maintenant, la loi a changé et nous n’avons plus le droit d’utiliser le terme de psychothérapeute si nous ne sommes pas psychothérapeute diplômé de l’université. Je tenais beaucoup à ce titre car cela correspondait vraiment à la façon dont je fonctionnais dans mon travail, dans les consultations individuelles que je faisais et dans les ateliers que je donnais aussi. On pourrait dire un docteur de l’Âme, même si c’est un terme que je n’utilise pratiquement pas. J’ai une vision vraiment globale de l’être, je dis que tout est possible. Et parce que tout est possible j’ai inventé une technique de thérapie qui s’appelle TIC « la Technique d’Intégration par le Cœur♥ ».

Pour vous donner un exemple précis, une personne qui s’est faite violer peut régler cela en une consultation. Ce n’est pas six mois de thérapie mais une seule consultation avec cette technique vraiment spéciale qui fait passer la douleur, la souffrance, l’incompréhension à travers le cœur♥ et par l’alchimie du cœur♥ tout ce qui est négatif se transforme en positif. Cela demande une implication assez particulière de la part du thérapeute et dans ce cas où il y a eu beaucoup de souffrance, le thérapeute devient symboliquement le violeur et le thérapeute en même temps, il faut donc que le thérapeute soit vraiment connecté à la Lumière.

Je sais que tout ce qui arrive est une expérience d’Amour, c’est difficile de dire cela à quelqu’un qui a vécu un viol, mais une fois que la blessure est guérie, la personne peut en convenir. En fait, il faut activer les émotions négatives pour les faire passer par le cœur♥. Plus les émotions négatives sont fortes, plus le résultat va être positif. C’est comme si je prends un kilo de plomb qui est négatif, je le passe dans mon cœur♥, cela va donner un kilo en or, si je prends 10 kilos de plomb qui passent dans mon cœur♥, cela va donner 10 kilos en or, donc le secret c’est de mettre la charge émotive négative au maximum et de réussir à la faire passer dans le cœur pour avoir le résultat maximum. C’est pour cela que l’on peut le faire en une fois. Je donne cet exemple parce que c’est l’un des exemples qui est le plus exigeant pour moi, mais ce que je veux dire, c’est que c’est possible, les choses peuvent changer.

Comment avez-vous travaillé votre intuition ?

Le plus grand défi ou le plus grand combat de ma vie c’était envers moi-même, je suis très intuitif mais j’ai un mental qui est très fort aussi. Cela a été toute une adaptation de pouvoir être à l’écoute de mon intuition et à ce que mon mental accepte↓♥ aussi d’être à l’écoute de mon intuition, parce que l’on doute tellement souvent pendant des années. Il faut réussir à faire la différence entre l’intuition, les désirs et les peurs. Cette petite voix à l’intérieur de nous, qu’est-ce qu’elle dit ? D’où vient-elle ? C’est avec le temps que j’ai découvert que lorsque je reçois un message de telle façon, cela veut dire que c’est de l’intuition. Il y a quelques années j’avais évalué que mes intuitions, les informations que je recevais étaient bonnes à environ cinquante pourcent, puis plus tard à soixante, septante (70%), puis quatre-vingt, je suis aujourd’hui à environ nonante-cinq pourcent (95%). Cela augmente avec de la pratique, les expériences et en validant ses intuitions auprès des gens aussi. C’est tout un exercice pour que le mental soit suffisamment flexible et ouvert.

Comment avez-vous eu l’idée d’écrire « Le grand dictionnaire des malaises et des maladies »

et comment vous y êtes-vous pris ?

L’idée m’est venue fin 1990 parce que lorsque j’ai commencé mes ateliers de croissance personnelle, j’avais déjà des bases, mais je ne savais pas qu’il existait autant d’informations sur les malaises et maladies reliées aux émotions. Je voyais des gens qui avaient quatre, cinq livres devant eux et qui se retrouvaient par rapport à leur maladie un peu dans le livre d’un auteur, un peu moins dans un autre et ils devaient chercher un peu partout. J’ai donc pensé à écrire un livre tellement complet que les gens n’auraient pas besoin d’en acheter un autre. En janvier 1991 j’ai commencé le manuscrit et le livre est sorti en avril 1998 au Québec. Pour moi ce Dictionnaire est un beau défi à relever, parce que comme vous le savez, j’ai une formation comme ingénieur électricien.

L’électricité personne ne la voit, ce que l’on voit, ce sont les effets comme la lumière, la chaleur, on peut aussi calculer les courants électromagnétiques, mais l’électricité comme telle on ne la voit pas. C’est la même chose pour les pensées, les émotions, les sentiments, on ne les voit pas, mais cela a des répercussions physiques mesurables; une tumeur, de la haute tension, une glycémie élevée, toute sorte d’infections, d’inflammation, c’est physique, c’est mesurable, c’est quantifiable. Je me suis demandé s’il était possible d’agir aussi au niveau des pensées, des sentiments, des émotions pour régulariser la situation.

Le concept a un rapport avec la maladie, mais il est beaucoup plus large, car pour moi, les malaises et les maladies sont juste un prétexte pour prendre conscience qu’il existe quelque chose d’invisible, qui a des répercussions physiques mesurables. Pour écrire ce Dictionnaire, je me suis servi d’informations qui existaient déjà, des informations acquises grâce aux formations que j’ai suivi et aux années de consultations. J’ai aussi beaucoup travaillé intuitivement, parfois je me basais sur le dictionnaire Larousse, je voyais une maladie et n’ayant rien à ce sujet, je me mettais à écrire intuitivement. Donc il y a des informations dans le Grand dictionnaire des malaises et des maladies qui sont uniques et que l’on ne peut pas retrouver dans d’autres ouvrages.

Si je parle d’une otite, c’est bien sûr de la colère par rapport à quelque chose que j’ai entendu, que cela soit Jacques Martel, Lise Bourbeau, Louise Hay ou d’autres auteurs, nous allons tous dire la même chose, à plus ou moins de choses près, c’est juste dans les explications de plus que cela va être différent ou dans la façon de l’exprimer. J’ai eu des Maîtres spirituels aussi qui m’ont guidé, sauf que je ne l’écris pas dans le Dictionnaire car cela fait trop ésotérique. J’écris la façon dont j’ai écrit le Grand dictionnaire des malaises et des maladies, dans un autre livre qui s’appelle « Entre l’esprit et le cœur » (édition épuisée), J’y explique quels Maîtres m’ont guidé et je parle aussi de l’aura du livre.

Quelles sont les cinq étapes pour parvenir à la guérison ?

J’ai mis sur pied une conférence en 2007, lors de la sortie de la deuxième édition du Grand dictionnaire des malaises et des maladies (édition qui contient 75% plus d’informations sur chaque malaise et maladie que la première.). Les 5 étapes pour parvenir à la guérison c’est une conférence que j’aime donner parce qu’elle regroupe les sujets que j’aborde depuis quasiment trente ans que je travaille ans ce domaine. Ces étapes sont la connaissance, l’ouverture, le détachement, l’acceptation et l’action. Il y a un livre qui devrait normalement sortir au mois d’août et qui donnera des lignes directrices. Surtout au niveau de l’acceptation, c’est important de comprendre que je ne peux rien changer que je n’ai pas accepté↓♥. Que fait-on avec cela, comment le travaille-t-on, c’est au moins important de savoir que l’on a un travail à faire. Il y a des maladies que l’on développe parce qu’on a de la haine, de la colère, de la rancune… il faut trouver un moyen de régler cela sinon on va rester malade. Même si je me dis que j’ai raison d’en vouloir à telle personne, au gouvernement, à la société, aux gens irresponsables qui polluent, cela m’affecte quand même, donc, il faut trouver une solution pour s’harmoniser avec soi-même.

Comment voyez-vous le monde aujourd’hui ?

Nous sommes dans une époque de grands changements, dans ce sens là c’est intéressant et je suis content de voir ce qui va probablement changer. Mais c’est sûr qu’il va y avoir beaucoup de souffrance parce que beaucoup d’insécurité va être générée. Quand on prend le crash boursier d’il y a environ 1 an et demi, il s’est passé quelque chose aux États-Unis et cela a fait l’effet domino sur toute la planète ; les emplois qui ont été perdus, les gens qui se retrouvent à la rue, on dépose des bilans (faillites) etc… Il y a des grands changements qui viennent sur la planète et c’est important de se préparer à être dans l’ouverture. Si j’ai mon petit confort avec mon lave-linge, mon sèche linge, ma cuisinière, ma voiture, que va-t-il se passer si demain matin le pétrole n’est plus disponible? Si les voyages en avion arrêtent ? Si demain, à cause du système bancaire l’argent ne vaut plus rien? La sécurité que l’on doit aller chercher, elle est à l’intérieur.

On fait ce qu’il faut, au mieux, qu’importe si on nous annonce des désastres en 2012 ou si c’est juste un changement de conscience, c’est important d’aller chercher sa sécurité intérieure et de travailler sur soi. Il y a aussi le fait que l’on ne saura plus à qui se fier. Prenons juste la grippe H1N1, la pandémie ? Où est la pandémie ? On ne l’a pas vu, était-ce pour être effrayant? Je ne sais plus combien de centaine de millions de personnes pouvaient mourir mais il n’y en a pas eu. La question est : doit-on vivre en fonction des peurs ou en fonction de soi et de qui nous sommes ? C’est un choix.

Quels sont vos projets ?

Je vais probablement encore faire des conférences et des ateliers pendant quelques petites années, écrire des livres aussi, je mets en place ma maison d’édition au Québec pour qu’elle puisse fonctionner sans que je sois présent et c’est beaucoup de travail. J’aimerais aussi faire des choses dans un autre domaine qui est celui de la communication. Lorsque j’ai commencé en croissance personnelle, je me suis toujours dit que je le faisais d’abord et avant tout pour moi ; c’est un véhicule, et par ce véhicule j’aide les gens à guérir leurs blessures, mais cela passe à travers moi. Du fait que cela passe à travers moi cela m’apporte quelque chose aussi. Le jour où je n’en ressentirai plus le besoin personnel, bien que je continue à être un excellent thérapeute, j’arrêterai. Parce que mon but n’est pas uniquement d’aider les gens, c’était secondaire, le but c’est de me transformer moi à travers l’aide que je peux apporter aux gens.

Mon but dans la vie c’est la réalisation de soi et de Dieu, mais là on rentre dans un autre domaine un peu ésotérique. C‘est un cheminement… des fois je vois tout ce qui me reste à faire et j’aurais tendance à paniquer, aussi au sujet du travail à faire sur moi, mais quand je regarde en arrière je suis content du travail que j’ai fait. On devait pouvoir faire cela aussi, parfois, lorsque je suis dans une file d’attente, entrain d’attendre au cinéma ou à l’aéroport et que je trouve le temps long et qu’il y a encore cinq, dix ou quinze rangés devant moi, de temps en temps je regarde en arrière et je me dis « Si j’étais arrivé dix minutes plus tard, je serai au bout de la queue, il y a donc tout ça de fait, donc j’avance ». C’est un exemple, mais c’est comme cela que je fonctionne, je dis à la vie et à moi-même «Merci pour tout ce que j’ai appris, merci d’être là où j’en suis… Il me reste du chemin à faire, mais si j’ai été capable de faire tout ce chemin jusqu’à maintenant je dois avoir l’énergie de continuer».

Propos recueillis par Audrey Fries
Conférence de Jacques Martel, à San Nat
Genève, le vendredi 26 nov. 10 à 15h30 “Outils d’intégration et de transformation”
RECTOVERSEAU Novembre 2010