Entrevue avec France-Spiritualités

4 mars 2008

France-Spiritualités : Jacques Martel, bonjour. Pourriez-vous, pour commencer, nous parler de votre parcours personnel ?

Jacques Martel : Mon parcours personnel… Je dirais que j’ai été touché dès mon plus jeune âge par des problèmes de santé. Il était difficile pour moi d’aller à l’école, entre autres choses. J’ai donc essayé très tôt de comprendre ce qui se passait. Cela me posait des difficultés ; c’était un peu comme si j’étais malade dans ma tête. J’ai donc continué dans ces conditions.

J’ai fait des études d’ingénieur électronicien, tout en continuant à faire des recherches concernant ma santé et aussi au niveau spirituel. Ainsi, dès l’âge de 20 ans, j’ai commencé à chercher une voie, ou quelque chose qui pourrait m’aider, parce que je me disais que si je ne trouvais rien, je risquais de tourner en rond. J’ai donc fait différentes recherches au niveau spirituel.

De 1978 à 1988, je me suis beaucoup intéressé à la vitaminothérapie ou ce que l’on appelle plus précisément l’approche orthomoléculaire. Les médecins qui la pratiquent l’appellent la médecine orthomoléculaire ; elle consiste à utiliser les minéraux, les vitamines, pour favoriser l’équilibre du système nerveux et pour aider aussi au niveau psychologique. Les premiers qui ont commencé à travailler avec cette technique sont des psychiatres.

Je me suis donc basé sur les travaux des psychiatres américains et canadiens, ainsi que sur ceux des chercheurs américains et canadiens en chimie et biochimie, et j’ai pratiqué cette approche pendant dix ans, de 1978 à 1988, dans un but de mieux-être, de santé optimum, et pas nécessairement dans celui de soigner les personnes malades. Parfois, nous attendons d’être malade pour faire quelque chose, mais si notre organisme a tout ce qu’il lui faut, c’est-à-dire tous les éléments biochimiques qu’il lui faut pour être en bonne santé au niveau de son système nerveux, on met toutes les chances de son côté. Il ne faut pas oublier que notre système nerveux est aussi un équilibre biochimique. Et une carence dans certains éléments peut même provoquer des troubles comme la schizophrénie ou la dépression. On peut ainsi se sentir dépressif quand on fait de l’hypoglycémie, qui est un manque de sucre dans le sang.

En 1988, j’ai rencontré une personne, qui est thérapeute aussi, et qui vient de l’école de Lise Bourbeau « Écoute ton corps« . J’ai connu cette personne avec les cours de croissance personnelle, et pour moi, ce fut une révélation. C’était vraiment une nouvelle page qui se tournait dans ma vie, dans la mesure où j’avais enfin trouvé le moyen d’opérer des changements dans ma vie. J’étais alors en réaction par rapport à l’autorité; je vivais de la soumission, de l’agressivité, de la colère. Je vivais de l’abandon, de toutes sortes de choses comme cela.

J’avais beau me dire et on avait beau me dire : « Jacques, tu es en réaction par rapport à l’autorité ; il faut que tu changes ça », j’étais comme quelqu’un qui est alcoolique. Et même si tu dis à un alcoolique : « Il faut que tu arrêtes de boire, ce n’est pas bien ; tu es en train de ruiner ta santé, tu es en train de perdre ta famille », il sait tout cela, mais il continue de boire quand même parce qu’il y a quelque chose en lui qui l’oblige à faire cela, même s’il ne comprend pas pourquoi. Alors, avec ces ateliers de croissance personnelle, j’ai compris comment je pouvais changer ces choses-là intérieurement en guérissant des blessures émotives. En effet, si l’on ne fait pas cela, ces blessures continuent de nous mettre en réaction par rapport aux situations. Il faut donc connaître les mécanismes qui sous-tendent tout cela. Tant qu’on n’a pas guéri, ces blessures-là, ces situations se répètent constamment dans notre vie.

Pour moi, ce fut comme une nouvelle révélation, et j’ai donc commencé très rapidement à donner des cours de croissance personnelle; j’étais responsable des relations publiques pour elle en ce temps-là. Puis, en janvier 1990, j’ai décidé de donner mes propres cours, sous mon nom personnel, et c’est depuis ce temps-là que j’organise des ateliers. Tout ce que j’ai fait, je l’ai fait d’abord et avant tout pour moi-même et je savais que je pouvais enseigner ce que j’avais appris pour moi-même.

Je dois dire que j’avais des bases en communication, je suis conférencier depuis 1978, et entre 78 et 88, j’ai donné davantage de conférences dans le domaine spirituel, dans le cadre de congrès spirituels ou autres. J’ai également une formation du Collège des Annonceurs de Radio-Télévision (CART).

Au Québec, nous avons ce que l’on appelle des télévisions communautaires, c’est-à-dire que des émissions peuvent être produites et diffusées en circuit fermé pour ceux qui sont branchés sur le câble. La loi oblige en effet les opérateurs du câble à mettre à la disposition de la communauté ce type de programmes afin de compenser le fait que l’on risque d’être branché sur des réseaux américains ou autres, et que l’on perde de ce fait notre appartenance au terroir familial dans lequel on vit. Pour ma part, j’ai donc enregistré plus d’une centaine d’émissions de télévision ; j’avais ma propre série, qui s’appelait « Supernutrition et bien être« , où j’étais à la fois recherchiste, animateur, etc. J’ai également eu d’autres émissions. Avec une thérapeute, nous avons fait une série de 13 émissions télé d’une demi-heure chacune, qui s’appelait « Se guérir soi-même« .

Cette émission a été diffusée pendant 3 à 5 ans, partout sur les télévisions communautaires de la province de Québec. Parfois on me disait, dans une autre ville : « Ah, Jacques ! Je t’ai vu à la télévision ! », et moi je n’étais pas au courant. Les télévisions communautaires avaient en effet l’habitude de s’échanger les bonnes séries. Cela faisait donc de la publicité pour cette thérapeute et pour moi aussi un peu, parce qu’on me connaissait quand même comme animateur. Quand j’ai connu cette thérapeute, donc, à la fois par mon expérience d’animateur, de conférencier, de thérapeute, que je faisais depuis dix ans etc., ça a été facile pour moi de déceler les éléments dont j’avais besoin pour faire des ateliers.

Qu’est-ce qui fait qu’un atelier de thérapie fonctionne ? Bien sûr, l’animateur y est pour quelque chose, mais les détentes dirigées, les exercices, les mises en situation, et la façon de faire intégrer les gens, tout cela est aussi capital ; car ce n’est pas tout de faire vivre des situations aux gens, si cela doit leur revenir dessus, ça n’est pas nécessairement bénéfique. Il faut donc faire en sorte, et c’est là la force d’un animateur, que lorsque les gens ont été ébranlés, ils repartent tout de même relativement équilibrés. Sinon, c’est comme leur ouvrir une poubelle et laisser le couvercle ouvert, et leur dire : « Bien, c’est ça, la merde que vous avez… Arrangez-vous avec maintenant. » C’est facile de réveiller ça chez les gens, mais il faut être capable de refermer le couvercle pour que les personnes puissent rentrer chez elles avec un mieux-être, et non pas dans un état pire que lorsqu’elles sont arrivées.

F.-S. : Vous animez des séminaires sur le thème de « Retrouver l’Enfant en Soi ». Pouvez-vous nous expliquer ce concept ?

J. M. : Je travaille avec ce concept depuis mars 93, suite à la publication du livre Retrouver l’enfant en soi, de l’Américain John Bradshaw [Note F.-S. : paru aux Éditions de l’Homme – 24,09 €]. C’est à partir de ce moment-là que j’ai commencé à animer des ateliers sur ce thème.

Il faut dire, tout d’abord, que nos blessures émotionnelles sont souvent liées à notre enfant intérieur, à la période située entre la conception et l’âge de 12 ans. Cet enfant-là est toujours présent en nous ; on travaille donc avec cette image. Cet enfant existe toujours à l’intérieur de nous, mais pourtant, on perd souvent le contact avec lui ; et il se sent de ce fait opprimé, délaissé, abandonné, contraint, etc.

Au travers des exercices effectués lors les ateliers, on arrive à reprendre contact avec ce petit enfant qui est à l’intérieur de nous. Ainsi, quand on parle de l’enfant intérieur, on utilise toujours le mot « petit » devant le prénom, et quand on parle de l’adulte, on met le mot « grand » devant le prénom. On a donc, par exemple, le « grand Jacques » qui va écrire au « petit Jacques », et le « petit Jacques » qui va répondre au « grand Jacques ». On développe ce concept-là, et l’on touche ainsi une réalité intérieure vécue. Ce qui est important au niveau de l’enfant intérieur et que je répète souvent lors de mes conférences et ateliers, c’est que l’on peut retrouver les origines de tout ce que l’on vit à l’état adulte, des conflits que l’on subit, dans ce que l’on a vécu dans l’enfance, c’est-à-dire entre le moment de la conception et l’âge de 12 ans, et ce dans 90% des cas.

Prenons l’exemple d’une personne de 32 ans, qui a été quittée par son copain, qui se sent trahie, abandonnée, etc. On va lui demander de retrouver, entre le moment de sa conception et l’âge de 12 ans, une émotion semblable qu’elle a vécue. En effet, cela n’arrive pas par hasard.

En effet, ce qui nous bouleverse émotivement est en général lié à notre enfant intérieur, entre 0 et 12 ans, parce qu’après on devient un être plus rationnel. Mais notre enfant intérieur est toujours là. Ce que l’on doit bien comprendre, c’est que lorsqu’on n’est pas en contact avec cet enfant-là, il y a des besoins, des craintes, des souffrances qui peuvent se manifester, et on ne sait pas comment changer cela. Je reviens encore une fois à l’exemple de l’alcoolique : bien qu’il soit souhaitable qu’il arrête de boire, cela lui est difficile, car ce besoin est lié à une dépendance émotive. Il faut donc aller chercher la cause pour régler le problème. Prenez les Alcooliques Anonymes (AA) ; ils vont arrêter de boire, mais souvent vont prendre beaucoup de sucre, beaucoup de café, beaucoup de friandises, de pâtisseries, parce que souvent les alcooliques sont des hypoglycémiques.

Ils manquent donc de sucre dans le sang, et lorsqu’on leur prend l’alcool, le sucre s’en va dans le sang, même à partir des parois de l’estomac, ce qui comble leur besoin momentanément. D’accord, les gens arrêtent de boire, se sentent mieux dans leur vie, car ils n’ont plus les effets secondaires de l’alcool qui peuvent, par exemple, leur faire perdre le contrôle ; mais quelque part, ils n’ont pas réglé leur problème, car ils sont toujours hypoglycémiques, et l’hypoglycémie peut avoir un effet dépressif ou autre. C’est pour cela qu’il faut aller à la source de cette situation.

Et l’enfant en soi, c’est la clef du bonheur. Quand on était enfant, on avait plein d’espoir, plein d’aspirations, plein de projets, etc. Qu’est-ce qui a changé ? On a reçu des coups sur la tête, on a perdu nos illusions, on a pensé que ce n’était plus possible ; mais cette flamme-là est toujours à l’intérieur de nous, ce goût de vivre, d’être heureux, de jouer, d’être soi-même, d’être épanoui, d’avoir des projets, etc. Tout cela est toujours à l’intérieur de nous, mais diminué du fait des blessures, parce que l’on a enregistré, étant enfant, que quand on bouge, c’est dangereux parce que l’on peut nous blesser. La solution que j’ai donc enregistrée, parce que je ne sais pas quoi faire d’autre, est de rester fermée ; comme ça, au moins, je ne risque pas de me faire blesser.

Or, quand je me ferme, je me ferme aussi à l’amour ; cela donne donc lieu à des tiraillements intérieurs très puissants. Je veux être heureux, je veux m’exprimer, je veux vivre de belles choses, mais en même temps, pour moi, m’ouvrir c’est dangereux parce que dans le passé, j’ai enregistré que je pouvais me faire blesser. Et bien sûr, je ne veux pas que cela se reproduise.

Dans les ateliers, c’est donc cette confiance-là qu’il faut aller chercher. Et c’est là une de mes forces : les gens ont confiance. Des choses qu’ils n’auraient jamais osées dire ou faire autrement dans un contexte ordinaire de la vie, ils vont se les permettre dans les ateliers à cause de ce que je dégage et de ce qui se dégage du groupe, sans doute du fait de mon vécu, parce que j’ai moi-même beaucoup souffert dans ma vie étant jeune, mon père me battait et j’ai vécu toutes sortes de situations qui me mettent en position de comprendre les autres, qui me permettent d’être compréhensif, attentif, d’aimer et d’aider les gens. Et les gens ressentent cette confiance. Je constate cela même en Suisse, où les choses personnelles, du fait de l’éducation, sont plus secrètes, encore plus qu’en France.

Il faut donc être capable de créer ce climat de confiance très puissant pour qu’une personne puisse « se révéler » devant des étrangers. Mais les gens le font naturellement. Tout cela se fait en toute liberté. Si quelqu’un me dit : « Jacques, il y a quelque chose qui s’est passé à l’âge de 6 ans, mais je ne veux pas en parler, je ne suis pas prêt… », vous ne me verrez pas insister. Mais si la personne dit : « Il y a quelque chose qui s’est passé à l’âge de 6 ans, c’est difficile… », il faut l’encourager à s’ouvrir, mais toujours respecter la liberté de la personne, et sentir où elle en est rendue dans son cheminement, dans les étapes qu’elle est prête à franchir.

F.-S. : On a l’impression que l’humanité traverse actuellement, non seulement de grands bouleversements, mais aussi une phase de guérison. Au travers de ce que vous voyez et entendez dans vos conférences, vos stages, vos séminaires, est-ce que vous partagez cette opinion ?

J. M. : J’ai envie de dire que ceux qui travaillent pour la paix dans le monde, c’est beau, c’est bien ; qu’ils continuent de le faire ! Mais moi, je ne mets pas d’énergie là-dedans.

Je m’explique : on voit l’univers en fonction de nous-mêmes. Un exemple que je donne lors de mes conférences, c’est que si je porte des verres teintés en vert et que je regarde le mur blanc, je vais dire que le mur est vert. Et on va me dire : « Non, Jacques, tu te trompes ! » « Mais non, je suis sûr qu’il est vert ! » Et je vais être sincère. Alors qu’est-ce qui arrive quand on s’efforce d’ouvrir la conscience sociale ou humanitaire en ce sens ? Le danger est que l’on risque de regarder les choses à travers une vision déformée par nos blessures.

Ce qui est important, pour moi, en premier lieu, c’est de guérir mes propres blessures afin que j’en arrive à vivre une situation dans ma vie qui soit de plus en plus objective, que tout soit de plus en plus clair au niveau de mes émotions et de mes pensées. On regarde toujours la réalité à travers nos blessures, et moins on en a, plus la réalité est vraiment ce qu’elle est, et pas autre chose.

Pour ce qui est des événements qui secouent actuellement l’humanité, par exemple ce qui est arrivé le 11 septembre 2001 à New York, on voit qu’ils ont un fort impact sur les gens. Les médias ont une grande part de responsabilité dans tout ceci, dans la mesure où ils diffusent l’information. Le 11 septembre, je crois que j’ai vu les avions percuter les immeubles du World Trade Center au moins 60 ou 100 fois. Mais la réalité, c’est qu’ils ont percuté les tours une fois, et c’est tout. Je comprends que tout le monde n’était pas là au même moment pour regarder les nouvelles et qu’il fallait donc les rediffuser, mais le fait est que mon cerveau a enregistré l’information selon laquelle c’est un avion qui est rentré 60 ou 100 fois dans un édifice. Tout ceci crée donc des traumatismes chez les adultes, chez les enfants, et fait remonter des blessures liées à l’insécurité.

Ce que je dis depuis dix ans, c’est que l’humanité va vers beaucoup de problèmes et de difficultés au niveau mental, maladies mentales ou insécurité. On remarque que les États-Unis, qui se croyaient en sécurité, ne le sont plus. Avec l’anthrax (maladie du charbon), cette poudre qui se problème à travers le courrier, c’est comme si l’on ne pouvait plus être en sécurité nulle part. Cela fait remonter à la surface cette insécurité qui était déjà présente chez les gens et qui ne se manifestait pas autant auparavant.

Malheureusement, ce n’est en général que dans les périodes de grandes difficultés que l’être humain se reprend en main et retrouve ses vraies valeurs. Il faut souvent de telles circonstances pour qu’il se réveille. C’est dans les moments où l’avenir de l’humanité se trouve menacé, par exemple avec le trou dans la couche d’ozone, que les gens se décident à mettre de côté leurs partis pris et à agir. Ainsi, l’espoir demeure, car plus les difficultés sont grandes, plus l’être humain fait preuve d’ingéniosité pour trouver des solutions. Ceci dit, peut-être faudra-t-il, pour s’en sortir, traverser une période de souffrances ; c’est le prix à payer.

F.-S.: Dans l’un de vos ateliers et dans vos consultations, vous utilisez parfois la lumière blanche. Pourriez-vous nous parler de l’origine de cette technique, de ses bases et aussi de ses finalités ?

J. M. : En fait, j’utilise comme une boule de lumière blanche qui peut passer à travers la personne pour équilibrer les chakras ou centres d’énergie, etc. J’utilise cette technique dans l’atelier intitulé « Relation d’aide« , dans lequel je montre réellement aux gens comment utiliser cette lumière-là, qui passe à travers les participants et à travers le thérapeute aussi. C’est quelque chose de très, très simple qui s’apprend en quelques minutes et qui permet d’apporter beaucoup de calme et de sérénité, ainsi qu’une plus grande ouverture.

Il y a des gens, qu’on appelle des voyants, qui ont la capacité de voir par exemple les chakras, de déterminer s’ils tournent dans le bon sens ou pas, de percevoir les énergies. Personnellement, je ne possède pas cette capacité consciente au niveau visuel, et ça ne m’intéresse pas pour l’instant. J’ai accès à d’autres moyens de perception. J’utilise donc la lumière blanche, qui est neutre, avec l’intention toute simple qu’elle accomplisse ce qui doit l’être, et rien de plus. Je peux imaginer que j’amplifie un million de fois telle ou telle chose, mais tout en laissant à la conscience de l’autre personne la décision d’arrêter cela au degré où cela lui sera le plus profitable et bénéfique. La personne prend donc uniquement ce qu’elle est en mesure de prendre. Je ne force pas le changement. Je n’ai pas de décision à prendre. Le travail se fait dans l’amour, et c’est comme si c’était dans l’amour que tout devait s’équilibrer.

J’ai derrière moi 11 ou 12 ans de pratique dans la thérapie de groupe, et à ma connaissance tout s’est toujours bien passé. Je fais donc confiance à cette technique, qui ne m’a pas été enseignée, mais qui m’a été comme inspirée. J’ai eu comme une idée, à un moment donné, et j’ai essayé de faire circuler la lumière, de haut en bas, à travers la personne en face de moi, de bas en haut, en faisant comme un cercle, dans ce sens-là, ou au niveau du cœur♥. Et ça marche ; ça ouvre la conscience.

F.-S. : Vous êtes également Maître REIKI. Peut-on faire un parallèle entre le REIKI et la lumière blanche ?

J. M. : Je dirais que, quelque part, l’Énergie Divine est toujours l’Energie Divine, quel que soit le nom qu’on lui donne. Mais personnellement, dans mes ateliers, je veux que les choses soient claires : le REIKI, c’est le REIKI. Je préfère ne pas faire trop de comparaisons entre les choses, car sinon on devient confus. Ainsi, lorsque j’étais président de l’Association Canadienne et Québécoise des Maîtres REIKI (ACQMR) et que l’on avait des kiosques dans des salons, les gens qui étaient à la fois thérapeutes et Maîtres REIKI n’étaient pas autorisés à mettre de dépliants pour autre chose que le REIKI, simplement pour éviter que les gens ne deviennent confus avec d’autres disciplines.

L’énergie du REIKI est une énergie d’amour universel, qui a, je dirais, une coloration ou une teinte particulière. Comment ai-je été amené à cela ? Simplement, à un moment donné, j’en ai entendu parler ; je ne savais pas trop ce que c’était. Mais ma voix intérieure m’a dit : « Prends ça, et tu iras le plus loin possible là-dedans. » Je me suis donc inscrit. Et c’est lors d’une de mes initiations au REIKI, en 1992, que je me suis revu dans une vallée particulière du Tibet, et c’est là que j’ai compris que j’avais déjà pratiqué ces techniques. Les Maîtres qui passaient devant moi, comme ça… j’étais surpris, je ne comprenais pas trop ce qui se passait, mais je savais que j’avais renoué avec quelque chose que j’avais vécu au Tibet.

Ce qui est intéressant pour moi, dans le REIKI, c’est que c’est sécuritaire. Le REIKI peut être pratiqué par tous ceux qui le veulent bien. Il y a certaines règles simples à observer. Ce qui est délicat, cependant, c’est que comme il n’y a pas de règles précises dans l’enseignement du REIKI, il y a toutes sortes de choses qui s’enseignent actuellement sous prétexte qu’il s’agit de REIKI. Je sais qu’aujourd’hui, dans la région de Montréal, on peut être initié au REIKI pour pratiquement rien. Alors ceux qui viennent me voir et qui me disent ça, je leur dis : « Bien, c’est très bien, allez-y ! Moi, je ne vous initie pas pour rien. » Je n’attends pas après cela pour vivre, mais il y a un prix à payer. Comme souvent dans notre société, le prix est en argent, parce que c’est un échange d’énergie, tout simplement. Et j’ai déjà dit à des gens : « Même si je n’avais pas besoin de revenus, je vous chargerais quand même le prix que je vous charge, et être prêt à donner cet argent à une œuvre de charité, car l’on doit donner pour recevoir. » Je trouve cela important.

Quand je donne des initiations REIKI, je fais les Niveaux 1 et 2 sur un week-end, alors que d’autres vont prendre un week-end pour chacun, parfois à plusieurs semaines d’intervalle. Les Maîtres REIKI font ce qu’ils veulent. Je dis donc que ce que font les autres, c’est bien, mais qu’ils ne viennent pas me dire que ce que je fais n’est pas bien. Les personnes qui viennent à moi, c’est parce que ce que je fais leur convient ; ceux qui vont à d’autres, c’est qu’ils ont besoin d’un autre type de Maître REIKI.

Sur un autre plan, ce qui est difficile en France, c’est que le REIKI est souvent considéré comme un mouvement sectaire. C’est un contexte que je ne connais pas du tout au Québec. Il faut donc que je dépasse ce type d’énergie que je ressens de la part des gens, lors de mes stages, afin qu’ils restent ouverts. Ce problème vient sans doute en grande partie d’une association qui avait instauré cela en système. C’est dommage en un sens, mais les gens ont à vérifier intérieurement ce qu’ils ont à faire.

F.-S. : Vous êtes québécois, et vous animez de nombreux stages et ateliers en Europe francophone. Pouvez-vous comparer la situation de la spiritualité en Europe, notamment en France, par rapport à ce qu’elle est au Québec ?

J. M. : Très bonne question… Il est délicat pour moi de répondre à cette question, mais je trouve qu’au Québec, comparativement à ici, en France, entre autres, on vit beaucoup plus de liberté au niveau de ce que l’on a à faire et à dire. Ici, c’est un peu, pour moi, comme si on vivait une situation de chasse aux sorcières, comme si la moindre chose que l’on dise au niveau de la spiritualité pouvait être dénoncée comme un propos sectaire.

Avec l’organisation qui gère mes stages, cela faisait presque deux ans que l’on n’avait pas annoncé d’initiations au REIKI. Je disais au gérant : « Mais pourquoi ne fait-on pas de REIKI ? » Je ne comprenais pas ; dans ma tête, il est clair que le REIKI n’est pas une secte ! C’est clair et net, parce que pour moi, le REIKI n’a jamais remis en question mes croyances, ma religion, jamais, en aucune façon ! Et il est aussi clair pour moi que lorsque j’enseigne le REIKI, cela ne doit pas remettre en question les croyances religieuses des participants.

J’ai donc été vraiment très surpris ; c’est un peu comme un autre univers pour moi. Et vraiment, je trouve cela difficile ; arriver à dépasser cela est pour moi comme un défi à relever. Je prends un exemple : au printemps 2001, je donnais une formation au REIKI aux Niveaux 1 et 2. Les gens qui y assistaient, je n’étais pas allé les chercher, je ne les avais pas forcés à venir ! Mais dans les premières heures, ce que je ressentais comme énergie, toutes les réticences sur le fait que le REIKI puisse être une secte ! J’ai demandé en haut : « Mais aidez-moi ! » Ces personnes avaient payé pour suivre cette formation volontairement, et malgré tout, il y avait cette « énergie de secte » ; je ne comprenais pas. C’était la première fois, depuis que j’ai commencé à enseigner le REIKI, en 1992, que je ressentais une telle résistance. En travaillant beaucoup avec l’énergie sur l’ouverture, ça s’est dissipé, mais j’ai dû élever le ton pour expliquer clairement mes positions sur le REIKI et sur la liberté que l’on a de suivre son chemin, pour dégager mentalement cette atmosphère.

Pour notre part, nous évoluons dans un contexte nord-américain, j’y inclus les États-Unis, le Canada anglophone et le Québec, dans lequel il y a beaucoup plus de liberté au niveau spirituel tant que l’on respecte les lois en vigueur. Il y a beaucoup plus de liberté de religion et d’expression. Certes, des limites ont été mises au fil des années, mais la liberté est indéniablement plus grande qu’ici.

Mais dans le fond, cette situation nous apporte quoi ? Elle nous apprend simplement à développer notre force intérieure, cette confiance en nous-mêmes, à développer le fait que tout aille bien et que l’on fait ce que l’on a à faire. Si on écoute tout ce que disent les autres, on finit par ne plus rien faire. On peut avoir peur de sortir et de prendre l’avion, et pour finir, c’est peut-être l’avion qui va tomber sur notre maison, aussi ridicule que cela puisse paraître. Vous savez, quand on doit vivre quelque chose, il faut le vivre.

J’ai une amie, un jour, qui a eu un accident automobile et qui s’en est sorti par miracle ; la voiture était totalement détruite. Suite à cela, elle s’est achetée une voiture avec tous les équipements de sécurité, pour être totalement sécuritaire ; un mois après, en montant sur un escabeau pour faire le ménage au-dessus de son réfrigérateur, elle est tombée et s’est blessée pratiquement aux mêmes endroits que lors de son accident automobile ! Donc, si on a quelque chose à vivre, on a quelque chose à vivre. Je dis aux gens : « Elle aura beau s’acheter un char d’assaut pour être sûre qu’elle sera en complète sécurité, elle risque un jour de descendre de son char, de se tordre une cheville, de se fracturer un bras et de rouler dans le fossé ! » (Rires) La sécurité dont nous avons besoin est donc avant tout une sécurité intérieure. Cela ne signifie pas, bien sûr, que l’on ne doive pas faire attention à la sécurité extérieure, si la vitesse est limitée à 120 km, par exemple, on ne va pas rouler à 160 km ! Il faut simplement faire preuve de discernement !

F.-S. : Les Québécois semblent être devenus les chefs de file du développement personnel et de la croissance personnelle, avec vous, avec Lise Bourbeau et d’autres thérapeutes, etc. A quoi est-ce dû, selon vous ?

J. M. : Je crois que nous avons, dans nos personnalités, davantage de naïveté, en moyenne, bien sûr. Et je pense également que nous sommes plus centrés au niveau du cœur♥. C’est cela que l’on apporte dans le contexte européen, ce langage du cœur♥, ce renouveau. Le travail au niveau mental, au niveau de l’intellect, c’est bien, mais il convient de l’équilibrer par un travail au niveau du cœur♥. Il ne s’agit pas, bien sûr, de mettre notre mental de côté, mais de porter davantage d’attention au niveau du cœur♥. C’est comme ça que les Maîtres fonctionnent. Ils ne nous diront pas ce que l’on doit ôter de nos vies, mais ils nous indiqueront ce que nous devons y ajouter. Ils ne diront pas à quelqu’un : « Sois moins orgueilleux », mais « Développe davantage ton humilité », voyez-vous ? C’est pourquoi je réponds à ce qui se plaignent du mental : « Aimeriez-vous vous retrouver dans un hôpital psychiatrique ? Là, au moins, le mental ne fonctionne pas beaucoup. » « Ah, non, non! Je n’ai pas voulu dire ça… » Le mental est là pour quelque chose ; il faut simplement l’équilibrer avec une autre partie de nous-mêmes.

Cela fait dix ans que je dis que le Québec est le pont entre l’Europe et l’Amérique. J’ai presque envie de dire que les Québécois ont le meilleur des deux mondes : nous sommes de culture francophone dans un contexte nord-américain. Le fait d’être francophones nous permet d’être bien reçus ici, et nous possédons en plus l’ouverture nord-américaine, cette expansion, cette liberté. On parlait au siècle dernier du Nouveau Monde, du rêve américain, de ce que tout était possible. Si déjà dans ma tête, tout est possible, je vais en trouver des solutions ! Nous venons donc un peu relancer cet aspect-là ici, au niveau personnel. Tout est possible dans la transformation que chacun peut vivre, dans le renouveau dont chacun peut bénéficier, dans les solutions que chacun peut trouver aux situations de blessures, de malaises, de maladies qui sont les siennes.

Chacun arrive avec sa coloration particulière, comme Lise Bourbeau, qui est une femme qui a beaucoup d’expérience. Personnellement, je ne fonctionne pas comme elle, mais c’est tout à fait normal, dans la mesure où elle c’est elle, et moi c’est moi. Son succès prouve qu’elle répond à un besoin. C’est la même chose pour d’autres thérapeutes. Et j’ai moi aussi ma propre coloration.

Nous sommes tous les trois un peu dans le même créneau des malaises, maladies, conflits émotionnels, thérapies de groupe. Chacun doit prendre ce qu’il a à prendre dans ce dont il a besoin. J’ai beaucoup de respect pour les personnes publiques qui vont toucher beaucoup de monde, car ils aident ces personnes à gravir une marche de plus dans la vie. La marche que les gens gravissent avec d’autres n’est peut-être pas les mêmes que celles qu’ils peuvent gravir avec moi. Il faut que nous soyons vigilants à ne pas apparaître comme étant en compétition, ce qui n’est pas du tout le cas!, mais en complémentarité. Ainsi, quand j’animais des stages avec cette thérapeute, une semaine elle, une semaine moi, pour certains ateliers, les gens profitaient de nos différences, de notre complémentarité. Je trouvais formidable qu’ils puissent bénéficier de l’enseignement de deux personnes différentes.

F. S. : Vous êtes l’auteur d’un livre qui connaît un très grand succès, au Québec comme en France, Le grand dictionnaire des malaises et des maladies, aux Éditions Quintessence. Pouvez-vous nous parler un peu des réactions des gens ?

J. M. : J’ai toujours eu des réactions très positives par rapport à ce livre, qui est sorti le 1er avril 1998 au Québec. Je mentionne ce détail parce que des services de presse avaient été envoyés à des stations de radio quelques jours auparavant, et quelqu’un avait déclaré : « On a reçu un livre, c’est un poisson d’avril : ça s’appelle Le grand dictionnaire des malaises et des maladies, parce qu’il considérait que c’était des foutaises. Quelques jours après, j’ai été invité sur cette émission de radio. Alors, quand je suis arrivé, j’ai dit à l’animatrice : « Voilà, c’est moi le poisson d’avril ! » Elle est passée tout de suite à quelque chose d’autre. On publie quelque chose pour aider les gens, et on nous ridiculise ! Non !

Mais les commentaires que me font les lecteurs m’apportent beaucoup de joie dans mon cœur♥, car je peux voir jusqu’à quel point cet ouvrage peut aider les gens dans leur vie. Il leur fournit des pistes d’investigation par rapport à leurs émotions, à ce qui se passe dans leur vie, surtout quand ils sont confrontés à la maladie. Chez nous, pour citer un exemple actuel, Saku Koivu, le capitaine finlandais du Canadien de Montréal [Note F.-S. : une équipe de hockey sur glace] est atteint d’un cancer au niveau du ventre alors qu’il n’a que 26 ans.

Et j’entendais le médecin, en septembre dernier, en conférence de presse, dire que c’était injuste, que l’on ne comprenait pas pourquoi il était frappé du cancer à cet âge, que la cause était inconnue. Toujours est-il que la maladie est là. Et justement, il y a plusieurs personnes, dans la région de Marseille, qui développent une approche psychosomatique de la maladie, au niveau des conflits émotionnels et biologiques, de la Biologie Totale [Note F.-S. : Concept mis au point par Claude Sabbah, diplômé en médecine des Universités de Marseille et de Paris, praticien en PNL, psychothérapeute, consultant-conseil, formateur et conférencier, et cela est très intéressant.

Les commentaires sur Le grand dictionnaire des malaises et des maladies sont très positifs. Le but au départ était d’ailleurs que les gens se retrouvent dans ce livre. Souvent, en effet, à la fin des années 80, je rencontrais des gens qui me disaient : « Moi, je me retrouve dans tel livre », « Moi, je me retrouve dans tel autre », et j’en suis donc venu à me demander s’il ne serait pas possible de faire un livre dans lequel tout le monde puisse se retrouver. J’ai donc commencé la rédaction de cet ouvrage en janvier 1991, environ, et je l’ai terminé en avril 98, sept ans de travail et des milliers d’heures investies pour aboutir à ce que vous voyez là. Même les personnes qui entraient ces données sur ordinateur étaient autorisées à ajouter des notes personnelles s’il leur venait des intuitions particulières. L’auteur officiel, c’est donc Jacques Martel, mais d’autres personnes y ont ainsi participé. Cela illustre bien le fait qu’il n’y a pas que l’auteur qui puisse être inspiré.

Et les gens s’y retrouvent globalement, le but n’étant pas qu’ils croient tout ce qui est écrit dedans, mais qu’ils prennent uniquement ce qui fait leur affaire. Une fois, une femme m’a appelé parce qu’elle était en réaction suite à une conférence que j’avais donnée. Elle m’a dit : « Vous savez, M. Martel, ce que vous avez écrit dans votre livre, je crois qu’il n’y en a que 30% de vrai. » J’ai dit : « Madame, c’est merveilleux ! Vous savez qu’une simple phrase peut transformer le destin de quelqu’un ! Vous, vous me dites que vous croyez dans mon livre à 30% ! Je suis enchanté ! Vous prenez ce qui fait votre affaire, et c’est très bien ainsi ! » Mais ce livre est un peu différent des autres, dans la mesure où je sais qu’il véhicule une certaine énergie, avec laquelle les gens sont mis en contact lorsqu’ils lisent les lignes qui y sont écrites. Le fait de lire ces lignes dans un autre livre n’aurait sans doute pas la même répercussion.

F.-S. : C’est peut-être une question indiscrète, mais pourriez-vous parler de votre relation à l’invisible ?

J. M. : Je dirais que je suis en contact avec un courant d’énergie ou un maître intérieur, appelons ça comme on veut, une conscience à laquelle je me branche constamment, qui est ma raison de vivre et aussi ma protection, car le travail que je fais n’est pas toujours évident. Faire vivre des émotions aux gens, leur apporter un mieux-être, tout en veillant à ne pas les déboussoler, n’est en effet pas chose facile. C’est la raison pour laquelle, depuis dix ans, je suis beaucoup à l’écoute de ce que l’on me dit de faire, à savoir : « Ne va pas plus loin avec cette personne, pas tout de suite », ou « Oui, maintenant », etc. Parfois, dans mes ateliers, je vais très loin avec une personne, et celle-ci vit des émotions fortes et je suis obligé de l’entourer de mes bras jusqu’à ce qu’elle s’apaise. Parfois je ne sais même pas pourquoi je le fais, je suis simplement à l’écoute de cela.

Cette relation à l’invisible est ce qui guide mon cheminement. Si l’on me dit du jour au lendemain que tout est terminé dans cette forme de travail, que je dois aller vers autre chose, et c’est ce que l’on semble m’indiquer depuis environ six mois à un an, alors, je verrai ce qui doit se passer. Est-ce que je dois donner encore des ateliers de croissance personnelle ? Je reste à l’écoute et je fais confiance.

Les Maîtres sont très importants pour moi. Il y a des Maîtres que j’ai connus il y a longtemps, dans mes vies passées, qui sont encore présents dans ma vie actuelle. Et c’est à cette force-là que je me sens branché et avec laquelle je travaille. Et quand j’ai une grande décision à prendre, c’est comme si je convoquais ces Maîtres pour savoir quoi faire.

Un jour, en 1987-1988, j’avais prévu de faire une série d’émissions télévisées avec une thérapeute travaillant dans le domaine de la métaphysique en tant qu’animateur ; cela faisait déjà deux ans que j’animais des émissions sur la station et les gens les regardaient régulièrement. Elle et moi avions donc prévu de faire une série d’émissions régulières, et moi, j’avais ressenti combien ces émissions feraient fureur ; c’était pour moi une certitude. Un jour, elle est venue me voir et m’a dit : « Jacques, tu sais, j’ai senti que ce n’était pas avec toi que je devrais faire cette émission, mais plutôt avec telle personne, à cause de son amour pour moi ; ça va transparaître à l’écran. » Je suis arrivé chez moi, j’étais bouleversé, non pas parce que je n’allais pas faire cette série d’émissions, à ce moment-là, on pouvait me voir jusqu’à douze demi-heures par semaine sur le câble, mais parce que j’avais tellement eu la certitude de la faire! Je me disais : « Si je ne peux même plus me fier à ma voix intérieure, à quoi est-ce que je vais bien pouvoir me fier dans le futur ! » C’est comme si tout mon univers était remis en cause. J’arrive chez moi, je m’étends sur le lit, et convoque ces Maîtres-là. Et là, je les imagine qui me regardent dans les yeux. Je leur dis : « Dites-moi au moins que je me trompe ; ça sera une bonne réponse ! Dites-moi ce qui se passe. »

À ce moment-là, un phénomène un peu curieux est arrivé ; c’était comme si un nuage planait au-dessus de la pièce, et de ce nuage est sortie une voix qui m’a dit : « Garde le silence dans l’amour. » Moi, je n’étais pas d’accord avec cela, car j’avais l’expérience requise pour faire cette série télévisée et c’était moi qui avais proposé le projet, etc. « Garde le silence dans l’amour. » « Elle est bonne celle-là », me suis-je dit. La réponse n’était pas très, très logique, mais je me suis dit : « Bon, je vais écouter. » Deux jours après, les choses ont changé. La thérapeute m’a appelé pour me dire : « Jacques, j’ai changé d’idée. Il s’est passé telle et telle chose. Est-ce que tu serais d’accord pour qu’on fasse quand même l’émission ensemble ? » J’ai dit : « Oui, bien sûr. Ça me ferait plaisir. » Et cette série de treize émissions a eu un très, très grand succès, et a permis d’apporter beaucoup de compréhension. Cette série s’appelait « Se guérir soi-même », et c’était sur la métaphysique des maladies et des malaises. Nous prenions un thème chaque semaine. Et cette série s’est promenée dans la province pendant plusieurs semaines, et a pu toucher des milliers et des milliers de personnes. Ma perception avait donc été bonne, mais je n’avais pas compris pas ce qui s’était passait.

Ainsi, quand il se passe des choses que je ne comprends pas ou qui ne se déroulent pas exactement comme je l’avais prévu et qui sont importantes pour moi, je convoque ce groupe de personnes. Il faut en effet être vigilant avec soi-même, car on peut se monter un bateau très facilement. Je dis bien vigilant et non pas méfiant. Être méfiant, c’est s’attendre à quelque chose de négatif de quelqu’un ou d’une situation, alors qu’être vigilant, c’est être en alerte. Encore une fois, c’est envers soi-même que l’on doit être le plus vigilant, car on peut facilement se dire que l’on a raison et se créer toutes sortes d’histoires. C’est pour cela qu’il est important de faire affaire avec un guide spirituel de haut niveau, l’Esprit-Saint ou Dieu pour avoir une référence et se sortir au besoin d’un état d’illusion dans lequel on serait plongé.

C’est toujours dans cette attitude-là que j’anime mes ateliers. Je suis comme un capitaine de bateau : le seul maître à bord, mais après Dieu, ou cette Énergie Divine, appelons-la comme on le veut. Je n’ai donc pas besoin de dire aux gens à chaque fois : je me branche ou je demande à être éclairé. Je fais mon travail de façon professionnelle.

F.-S. : Pouvez-vous nous parler de vos projets ?

J. M. : Mes projets seraient d’écrire d’autres livres. C’est quelque chose qui m’intéresse beaucoup. Cet été, j’ai commencé mon deuxième livre, mais l’été ne s’y est pas prêté et je n’ai pu travailler dessus qu’une seule semaine. Je vais voir dans les mois prochains si les circonstances me permettent d’écrire d’autres ouvrages.

Je trouve que j’ai cette capacité de rejoindre les gens, autant dans les conférences que dans les ateliers, de toucher quelque chose qu’ils vont comprendre. Je m’arrange toujours pour que ce qui est dit ou écrit soit à la portée du plus grand nombre de personnes possible. J’ai ainsi demandé à ceux qui m’ont aidé à taper Le grand dictionnaire des malaises et des maladies de faire en sorte que le texte soit compréhensible par une personne n’ayant fait que cinq ou six ans d’études, parce qu’il y a par exemple des gens de 70, 75 ou 80 ans, qui sont toujours très alertes, mais qui n’ont pas pu faire beaucoup d’études, ce qui ne veut pas dire bien sûr qu’ils ne sont pas intelligents ! Chez nous, il faut savoir qu’en 1950, 80% de la population était rurale, et les jeunes allaient aider à travailler la terre, sur la ferme, très tôt. Le langage utilisé est donc choisi de telle manière qu’il puisse être compris facilement, sans nuire à la profondeur, car l’on n’a pas besoin d’utiliser des mots compliqués pour dire des choses profondes.

J’essaie toujours de me syntoniser sur les gens pour me demander comment ils prendraient telle ou telle chose. J’ai cette capacité de voir ce qui pourrait être fait pour faciliter les choses aux gens. C’est pourquoi j’ai insisté pour que les caractères typographiques du livre soient clairs et lisibles, afin que l’information puisse être enregistrée facilement par le mental.

F.-S. : Dernière question : auriez-vous quelque chose de particulier à dire à ceux qui vont lire cette interview ?

J. M. : De rester ouvert ! (rires) De rester ouvert et de prendre seulement ce qui fait leur affaire dans ce que j’ai dit. Quant à ce qui ne fait pas leur affaire, qu’ils le mettent sur une tablette, mais pas à la poubelle, car ce n’est pas un hasard s’ils lisent cette interview. Ça peut leur servir dans une semaine, dans six mois, dans dix ans peut-être, ou peut-être jamais. Mais qu’ils le mettent sur une tablette, parce que j’ai des amis, au Québec, qui sont encore très proches de moi et qui m’ont dit : « Jacques, nous comprenons maintenant ce que tu nous disais il y a six ans. » Ils comprennent peut-être plus vite parce qu’ils l’ont entendu ; ils font référence plus vite à ce qui se passe. On ne sait jamais quand nos expériences de vie personnelles vont nous mener à un autre degré de réalité. Je pourrais parler d’expériences en dehors du temps et de l’espace. Pour certains, ce serait de la fabulation, et pour d’autres, ce serait : « Ah, on commence à toucher à cet aspect-là. » Ça dépend de mon véhicule à ce moment-là.

Quoi qu’il en soit, il faut rester ouvert. Mais rester ouvert ne signifie pas qu’il faille prendre tout ce qui passe. Rester ouvert, sélectif ; prendre seulement ce qui fait notre affaire ; se dire merci pour l’information que l’on recherchait, car lorsqu’on s’aide soi-même à évoluer, on aide également notre entourage. Cela part de nous en premier, mais plus je grandis, plus j’évolue, et plus les autres grandissent et évoluent à mon contact.


F.-S. : Jacques Martel
, merci beaucoup d’avoir répondu à ces questions.